September 9, 2022
Ce qui m’a tout de suite attiré vers ce livre, c’est son titre.
Forcément.
Il dénote sur les rayons de librairie et sur les réseaux sociaux qui regorgent de superlatifs et de recettes toutes faites pour être mieux ceci, plus cela, sans interruption et sur tous les points ! La culture du bonheur à marche forcée et à tout prix rode bien parmi nous.
L’auteur est un psychiatre Belge (re)connu. Je n’ai jamais lu, ni rencontré au paravant un psychiatre qui ose autant « dire » « se mouiller ». Et c’est franchement appréciable.
Son côté « curé » sur les bords aussi, comme il le dit lui-même, m'a beaucoup plus, étant moi-même intéressée et attirée par les sujets liés à la spiritualité.
Je crois que je n’ai jamais autant corné de pages dans un livre (ma façon à moi de marquer les pages des phrases importantes) Maintenant, il ressemble à un accordéon. Pour en jouer toute sa musique, sans doute !
Les rubriques sont assez simples 1-Bonheur/ 2-Malheur / 3-Sens donc on est assez clair sur ce qui va se passer.
Et puis en fait non, ça part dans tous les sens mais pour de bonnes raisons celle d’être acteur, de piocher de droite de gauche des pensées, des idées, des évidences même mais qui (je partage aussi ça avec l’auteur) sont importantes de se rappeler. Pour remettre les choses à leur place, dans un contexte, avec un peu de recul pour (s’) observer.
Le concept de la start-up « Moi SA » m’a beaucoup plu - je vais d'ailleurs le lui piquer :-) Potentiellement néfaste. Elle fait croire que nous sommes SEULS responsables de notre bonheur, de nos échecs et de notre santé. « L’idée que la vie doit être rose coûte que coûte est une maladie de notre époque. Et il est faux de penser que nous sommes maîtres de notre bonheur. Nous ne sommes pas le manager souverain de notre bonne fortune. Nous ne pouvons pas planifier à l’avance toute notre vie, elle est faite de hasards, de chances et de malchances aussi. »
Le phénomène d’hypersolitude est aussi très présent dans le livre. Je partage ce point, elle est absolument visible partout chez les jeunes, et moins jeunes et encore plus chez les personnes âgées. Apparemment, un ministre de la Solitude a récemment été nommé au Royaume-Uni… j’espère qu’il ne se sent pas trop seul (au moins)!
En tant que psychiatre, il constate que « La solitude est le fil conducteur de toutes les pathologies psychiatriques. Le sentiment subjectif de ne pouvoir déposer son chagrin nulle part est omniprésent.
Alors que …
SANS VULNÉRABILITÉ NOTRE SOCIÉTÉ N’A PAS L’OMBRE D’UNE CHANCE.
Cette phrase qu’il a écrite dans son livre est pour moi la phrase qui tue, et je partage complètement ce point de vue, ce qui nous manque le plus souvent c’est ça. Une main tendue, le réconfort d’un sourire, d’un geste, de ne pas toujours comprendre mais d’accueillir. La sensibilité est une condition nécessaire pour vivre ensemble, un talent crucial qui est à cultiver chez chacun. Au-delà du reste.
Il va plus loin, ce ne sont pas les hypersensibles qui posent un problème mais les hypo-sensibles. La sensibilité nous rend capable de voir l’autre et de prendre soin de lui. Sinon comment ? En se montrant solide comme un roc, fort et sans failles… il y a de quoi partir en courant surtout pour une personne qui ne va pas bien. Pourtant c’est ce que la société véhicule souvent. Pas de place pour les élans du cœur, les atermoiements, encore moins les pleurs. C’est encore, et ça reste tabou à l'école, en société et en entreprise, alors que c’est pourtant essentiel pour nous élever au rang d’Être humain.
Accepter d’être mal-heureux plutôt qu’heureux, à tout et n’importe quel prix, c’est peut-être ça le début du bonheur ou du moins son chemin…
#coaching #psy #vulnérabilité #sensibilité